France vs Québec : Les différences professionnelles

Malgré une langue commune, le français, et un passé commun, le Québec est loin d’être une extension de la France, et ce serait une énorme erreur de croire le contraire. C’est une culture, une langue, une manière de vivre unique, différente de ce que nous connaissons en tant que Français.

Ces différences se ressentent également, et surtout, dans le milieu professionnel.

En tant que firme de recrutement québécoise, ayant développé un service de recrutement international, Go RH aide les entreprises locales à recruter des profils étrangers francophones pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre que connaît le Québec.

À travers leur expérience et les nombreux placements qu’ils ont réalisé, Go RH a remarqué l’importance de sensibiliser les nouveaux travailleurs étrangers aux us et coutumes du milieu professionnel québécois. Dans cet article, nous allons essayer de retracer pour vous les principales différences professionnelles auxquelles il est important de vous préparer.

Alors, france vs quebec, comparatif de deux mondes distincts.

Le tutoiement

Le tutoiement au Québec

C’est la question qui revient le plus régulièrement lorsque Go RH discute avec les candidats : faut-il tutoyer ? Le tutoiement est souvent la première forme utilisée lorsque l’on rencontre quelqu’un au Québec. Tutoyer n’est pas perçu comme un manque de respect ou une forme de familiarité, il peut donc être utilisé dès les premiers échanges, notamment dans un contexte professionnel.

Dans un premier temps, il est cependant préférable de laisser votre interlocuteur décider de la forme qu’il souhaite utiliser ou de lui demander s’il est possible de se tutoyer. Dans 99 % des cas, la réponse sera oui, ce qui facilitera les échanges.

Malgré le tutoiement, il est important de garder une certaine distance professionnelle. Le tutoiement ne doit pas effacer la barrière de politesse, indispensable dans un milieu professionnel.

Le tutoiement en France

Lorsque l’on aborde la question du tutoiement en France, il est important de souligner que la norme est généralement de vouvoyer. Dans un cadre professionnel, le vouvoiement est perçu comme un signe de respect et de politesse.

Cela dit, le tutoiement peut entrer en jeu, mais généralement après avoir tissé des liens et lorsque le climat social de l’entreprise le permet. Il est courant d’attendre quelques échanges avant de proposer cette forme de communication, et il est toujours préférable de laisser l’autre personne amorcer le changement.

Les horaires de travail

Les horaires de travail au Québec

Au Canada, la conciliation travail/famille est importante et très respectée par les entreprises. Ainsi, les horaires de travail se situent entre 35 et 40 heures par semaine, souvent flexibles en fonction des obligations familiales de chacun. Les entreprises canadiennes ont compris que des salariés heureux dans leur vie personnelle seront souvent des employés heureux et donc plus efficaces.

Ainsi, dans la même équipe et selon les possibilités professionnelles, certaines personnes commenceront tôt le matin, tandis que d’autres prendront le temps de déposer leurs enfants à l’école ou de faire du sport avant leur prise de poste.

Là où faire acte de présence est important en France, au Canada, il est rare de voir des personnes encore au bureau après 17h30.

Les horaires de travail en France

En France, les horaires de travail revêtent une grande importance et, dans certains cas, il n’est pas rare de voir des employés compter leurs heures à la minute près (notamment à Paris, mais pas seulement). Typiquement, la semaine de travail est de 35 heures, mais le respect des horaires de début et de fin est essentiel.

Dans de nombreuses entreprises, l’acte de présence est valorisé et les employés peuvent se sentir jugés sur leur ponctualité, plus que sur leurs résultats. Bien que de plus en plus d’entreprises reconnaissent la nécessité d’une meilleure conciliation travail/vie personnelle, l’idée de rester au bureau jusqu’à la dernière minute est ancrée dans la culture professionnelle française.

Cela dit, la flexibilité peut varier; certaines entreprises encouragent un équilibre, mais la majorité attendent une présence assidue durant les heures de bureau établies.

Le télétravail

Le télétravail au Québec

Déjà avant la COVID, le télétravail était démocratisé au Québec. Certaines entreprises proposaient déjà à leurs salariés de s’octroyer une ou deux journées de télétravail par semaine. Aujourd’hui, le modèle hybride est de rigueur et selon votre secteur d’activité, le télétravail vous sera probablement proposé, voire parfois imposé, car votre entreprise n’aura pas de local.

Les formes de télétravail sont variées :

• 100 % télétravail
• Quelques jours de présentiel obligatoires non imposés ou imposés
• Pas de possibilité de faire plus de trois jours de télétravail consécutifs
• Pas de télétravail le lundi ou à l’étranger
• …

Les entreprises se sont approprié le télétravail pour l’adapter à leurs besoins et en tirer profit. Le télétravail vous sera très souvent proposé, mais le modèle hybride reste le modèle le plus développé.

Le télétravail en France

En France, le télétravail a gagné en popularité depuis la COVID, mais il n’est pas encore la norme dans tous les secteurs. Bien que de nombreuses entreprises aient commencé à proposer des jours de télétravail, ces jours sont souvent strictement encadrés.

Certaines entreprises limitent le télétravail à un ou deux jours par semaine, tandis que d’autres n’offrent même pas cette possibilité. Dans la plupart des cas, les employés doivent rester flexibles et gérer les attentes concernant leur présence au bureau, car beaucoup de sociétés privilégient toujours le travail en présentiel pour maintenir la culture d’entreprise.

La confiance

La confiance au Québec

Au Québec, la dynamique de confiance entre employeurs et employés est souvent plus détendue. Les employeurs tendent à faire confiance à leurs employés dès le départ, ce qui peut surprendre ceux qui viennent d’autres régions où il faut d’abord prouver sa valeur. Si vous démontrez que vous êtes la bonne personne pour le poste, même sans avoir toute l’expérience requise, il est très probable que l’on vous donne votre chance. Cette approche favorise un climat de travail plus positif et flexible, où l’accent est mis sur les compétences et le potentiel, plutôt que sur la seule expérience passée.

La confiance en France

En France, la dynamique de confiance entre employeurs et employés est souvent plus stricte. Avant d’obtenir la confiance de son employeur, il faut généralement faire ses preuves, ce qui peut rendre le processus de recrutement un peu plus rigide.

Il n’est pas rare de se retrouver dans un poste qui semble surqualifié en termes de responsabilités, tout en étant sous-rémunéré. Cela signifie que les employés doivent montrer patte blanche, prouver leur capacité à gérer des tâches complexes, et ce, avant de bénéficier d’une compensation adéquate pour leurs efforts.

Contrats de travail

Contrats de travail au Québec

Au Québec, on ne parle pas de CDI mais de contrat permanent, sauf s’il s’agit d’un remplacement déterminé dans le temps, par exemple, le remplacement d’une personne en congé maternité. Il est simple, en tant qu’employeur ou employé, de casser un contrat, les préavis étant de deux semaines.

Le marché est dynamique et les recrutements vont aussi vite que les mises à pied. Les processus de recrutement sont plus rapides, plus « conviviaux », et on laisse souvent aux candidats peu expérimentés l’occasion de faire leurs preuves. Le marché de l’emploi ne connaît pas de lourdeur administrative.

Contrats de travail en France

En France, les contrats de travail sont souvent perçus comme un véritable labyrinthe, tant ils peuvent être rigides. La protection des employés est très forte, ce qui peut rendre la vie des employeurs plus compliquée.

Avant de réussir à embaucher quelqu’un, ils doivent naviguer à travers des processus d’embauche qui semblent parfois interminables. Une fois qu’un employé est intégré, il est difficile de se séparer de lui. Cela signifie que les entreprises doivent être sûres de leur choix avant de signer, ce qui peut prolonger le temps d’embauche.

Les vacances

Les vacances au Québec

Le quotidien professionnel au Québec est moins usant, entre télétravail et conciliation travail/famille. Cependant, si le quotidien professionnel est plus agréable, le nombre de jours de congés est plus réduit. En effet, on commence souvent avec deux semaines de vacances, parfois trois selon les avantages sociaux de l’entreprise et le statut du poste, puis quatre pour un profil avec de l’expérience.

Les vacances en France

En France, le sujet des vacances est presque sacré. Les Français aiment profiter de la vie, et cela inclut de longues périodes de congé pour se reposer. En général, on commence avec cinq semaines de vacances, ce qui est plutôt généreux par rapport à d’autres pays.

De plus, les jours fériés s’ajoutent à ce chiffre, et dans beaucoup d’entreprises, il est même courant de voir des ponts, permettant ainsi de prolonger les week-ends.

Comprendre les codes professionnels au Québec est important et fait partie intégrante d’une bonne intégration, aussi bien professionnelle que personnelle. Un projet réussi à long terme est un projet qui est préparé, travaillé et pour lequel on s’est renseigné sur les codes et habitudes de travail.

C’est une partie à ne surtout pas négliger dans la préparation de son projet vers le Canada.